Acheter neuf ou usagé?

Publié par islandstocottages le

Two brightly reupholstered second hand chairs are set in front of a white wall with a small hairpin legs coffee table in between.

Un peu de magasinage à faire ? Si certains d'entre nous sont très enthousiastes à l'idée d'aller passer quelques heures à faire un peu de shopping, pour d'autres, cela reste un véritable fardeau. On a tous des approches différentes quand il s'agit d'acheter, d'investir dans de nouvelles pièces et, en fin de compte, de dépenser notre argent. C'est si personnel ! Une fois encore, et même quand il s'agit de quelque chose d'aussi anodin que le magasinage, on en revient toujours au fait qu'on doit s'adapter à notre réalité. Être fidèle à notre style de vie. Et on doit se sentir à l'aise avec le choix qu'on aura fait. Quant à moi ? Acheter neuf ou usagé, on explore les options…

Comprendre la valeur marchande.

Enthousiaste des friperies - ou, disons-le franchement, incorrigible adepte du marché de l'usagé - quand l'occasion se présente de me rendre dans un magasin d'articles d'occasion, je suis toujours à la recherche d'objets qui sortent de l'ordinaire. L'article qui pourrait servir à un évènement particulier ou à quelqu'un qui m'est cher. Quelque chose qui saurait apporter du peps à un espace donné. Un élément unique ou encore quelque chose que je cherchais en vain depuis un certain temps sur le marché du neuf.

Parfois, cependant, j'ai tendance à trouver que les prix sont un peu trop élevés pour certaines pièces qui, selon moi, ne le valent tout simplement pas. Naturellement, tout passionné du marché d'occasion admettrait qu'au fil du temps et avec des heures de fouille à notre actif, on a tendance à développer une sorte de sagacité pour un certain type d'articles qui retiennent notre intérêt. Un sens plutôt qu'une connaissance proprement dite pour certains. Une véritable compétence encyclopédique pour d'autres. Mais, quoi qu'il en soit, cela nous donne généralement une bonne idée de la valeur des choses dans les domaines qui nous intéressent. À l'inverse, j'ai tendance à trouver que les bas prix de certains articles trouvés dans des chaînes nationales de magasins à rabais (qui négocient du neuf) est consternante. Ce qui peut paraître assez contradictoire de premier abord, et pourtant…

L'aspect durable.

Alors qu'on se dirige vers un avenir plus vert et qu'on adopte le concept de durabilité au sens large, les petits prix s'avèrent en effet beaucoup trop coûteux d'un point de vue environnemental, engendrant une surconsommation et un marché du jetable effarants.

Il y a de ça quelques années, au cours d'une discussion sur le sujet, j'exprimais mon dépit face à ce défi : des prix trop bas sur le marché du neuf en comparaison avec l'augmentation globale du prix des produits disponibles dans un magasin de revente d'articles usagés local. Et la question a été soulevée quant à savoir si, trouvant le même article générique aux deux endroits, pour le même prix, je l'achèterais plutôt d'occasion ou bien je déciderais de l'acheter neuf. J'ai trouvé le sujet vraiment intéressant et assez intimidant pour tout dire. Car il soulevait certaines questions et une introspection justifiable sur le sujet.

Un solide coup d'œil sur le marché de l'occasion.

Le fait est que j'apprécie beaucoup les articles d'occasion, de toutes sortes. J'aime pouvoir donner une seconde chance à un objet. Une seconde vie. Prolonger son utilisation autant que possible. Et je m'enorgueillis sans aucun doute de jouer un rôle actif pour détourner du dépotoir les rebus encore glorieux de nos ménages quand c'est possible et sensé de le faire. Je soutiens à 100% la réparation et la réhabilitation au détriment du remplacement impulsif et automatique. Mais de mettre en comparaison deux produits foncièrement identiques - d'allure générale similaire et ayant clairement tous deux été fabriqués en série dans une usine, au cours de notre décennie, sans valeur patrimoniale ou artisanale sous-jacente - m'a fait prendre en compte tout particulièrement l'aspect de leur durée de vie active.

La durée de vie fonctionnelle.

En effet, dans ma quête pour privilégier la qualité à la quantité, je crois fermement qu'un article avec une durée de vie plus longue prévaudra. La raison ? Eh bien, il sera fonctionnel plus longtemps. Et il n'aura pas à être remplacé aussi vite qu'un autre qui aurait déjà été utilisé. Donc, à première vue, l'article neuf - avec les plus longues heures de fonctionnement restantes - aurait tendance à gagner mon vote. Sans parler de mon incapacité à voir comment l'objet usagé a été traité et entretenu au cours de sa première vie. Ce qui pourrait également affecter le reste de son exploitation.

Cependant, comme mentionné précédemment, en règle générale j'encourage l'allongement de la durée de vie de nos possessions en repoussant leur abandon final. Essayer d'étirer le plus possible le but initial de leur création. Alors que faire…

Tout est dans la présentation !

Après tout, l'article d'occasion a déjà été produit. Il est ici, immédiatement disponible. Et il n'aura pas à être remplacé sur les tablettes du magasin une fois que je l'aurai acheté. Il est simplement exposé dans une boutique sans inventaire fixe ni défini. Simplement stocké avec des produits existants aléatoires selon les disponibilités du moment. Et c'est cet aspect même qui, pour moi, a été la clé de la réponse quant à savoir lequel des deux articles prévaudrait. Alors neuf ou usagé, lequel des deux gagne mon vote ? En fin de compte, tout se résume à mes convictions et à mes motivations. Et à ma vision de la durabilité en général.

J'ai réalisé que le fait même que l'article n'aurait PAS à être remplacé dans l'inventaire du magasin, et donc n'activerait pas le processus incessant de commande/production/emballage/expédition/stockage inhérent à la production de masse, comme on le voit dans Regard sur nos biens matériels : l'aboutissement d'un périple de masse, me ferait choisir l'article d'occasion plutôt que le neuf. Même à un prix équivalent, même si la valeur intrinsèque de la version usagée était moindre, même si sa durée de vie serait probablement plus courte.

Assumer la responsabilité de nos décisions.

De toute évidence, il est clair qu'il n'y aura aucune garantie sur la durée pendant laquelle l'article fonctionnera pour moi. Mais il n'y en avait pas non plus pour la version du magasin à rabais puisque leurs articles, bien que neufs, sont des ventes finales de toutes façons. Et, oui, il se peut très bien que je doive le remplacer tôt ou tard, pour dysfonctionnement. Mais c'est un choix éclairé. Et le fait de pouvoir refuser de prendre part à l'inévitable production de masse cette fois-ci, ou à tout le moins reporter mon implication dans celle-ci, aussi modeste soit mon geste, eh bien ceci s'avère suffisant pour moi pour justifier ma décision.

Maintenant, cette décision était pour un article d'usage commun, statique dirons-nous. Mais que serait mon choix s'il s'agissait d'un certain type d'équipement ? Une machine nécessitant une source d'énergie et/ou un système mécanique pour fonctionner. Une voiture peut-être ? Ou une tondeuse à gazon ? Un chauffe-eau, un congélateur, un rasoir électrique, un ventilateur ? Eh bien, la réponse sera légèrement différente selon l'unité. Parce que les enjeux seront différents.

Facteurs à considérer.

Une voiture d'occasion vaut-elle mieux, écologiquement parlant, qu'une neuve ? Tout dépend de son âge et de son état. De l'entretien qu'elle a reçu au fil des ans et des conducteurs qu'elle a connus. Cela dépend de la source d'énergie qu'elle nécessite, des modifications qu'elle a subies au fil du temps, etc. Un véhicule neuf aura nécessité une quantité phénoménale de ressources, matériaux et énergie pour se rendre jusqu'ici. Et il devra être remplacé dans le stationnement du concessionnaire si je l'achète alors que le véhicule usagé ne déclenchera pas de nouvelle production. Mais là encore, ses performances seront probablement moins écologiques que celles de son homologue neuf.

Aussi, vaut-il mieux investir dans un nouveau concept utilisant des énergies propres ? Bien sûr, ce serait l'idéal ! Mais, avant tout, est-ce faisable ? Cette option est-elle disponible ? l'investissement est-il même possible pour notre portefeuille ? Et puis, comment vieilliront les nouvelles technologies d'aujourd'hui ? Sommes-nous satisfaits des informations qui nous sont fournies ? Avons-nous toutes les cartes en main pour prendre cette décision ? Comment nos choix sont-ils influencés par les plans économiques en vigueur pour notre région et notre société au sens plus large ?

Acheter une tondeuse à gazon neuve ou usagée ? Commençons par nous demander avec quel type d'énergie elle est propulsée ? Est-elle électrique, à essence ? À pile ? Pour un modèle d'occasion, les piles sont-elles en bon état ? Le modèle serait-il obsolète, le chargeur est-il fiable, pourra-t-il être remplacé si besoin est ? Et de toute façon, notre terrain est-il adapté à l'autonomie de tonte limitée inhérente aux modèles à piles ? Le système en soi a-t-il du bon sens ? Une tondeuse à essence neuve vaut-elle son coût d'achat maintenant que le prix du carburant est monté en flèche ? Le modèle usagé aurait-il quelques fuites, serait-il plus bruyant ? Autant de facteurs à évaluer…

Des choix sur mesure pour des articles personnalisés.

Il est donc évident que, dans la majorité des cas, il y a beaucoup d'aspects à étudier pour pouvoir prendre une décision éclairée, raisonnable et qui n'engendrera pas de regrets. Beaucoup plus que la simple question de remplacer ou non l'article sur une tablette au magasin. Et beaucoup plus que le simple facteur esthétique ou financier ou encore politiquement correct.

Mais il n'en demeure pas moins que le marché d'occasion est une option viable – et très souvent la plus avantageuse – lorsque vient le temps d'acheter des articles de base pour notre quotidien. Le marché de l'occasion a beaucoup à offrir et il représente bien plus que les simples friperies. Naturellement, n'oublions pas que celles-ci ne sont pas un choix adapté pour tout le monde. On aime ou on n'aime pas, chacun a sa propre opinion à leur égard et c'est très bien comme ça.

Explorer les options locales.

Il reste que, pour tous ceux et celles qui désirent acheter d'occasion, on a de nombreuses options parmi lesquelles choisir. Des marchés en ligne locaux - pratiques et faciles d'accès - aux groupes sociaux qui tout à la fois proposent et recherchent des pièces particulières. Des ventes de garage avec leur propre dynamique joviale aux enchères et ventes de succession plus élaborées. Les options sont là. Et donner une chance au marché d'occasion est un grand pas vers la durabilité, nous donnant une chance de nous éloigner brièvement d'un consumérisme mondial souvent trop stimulant.

Alors explorons nos marchés locaux. La Nouvelle-Écosse a tellement à offrir et les choix sont inégalés en matière d'occasion. Il y a une tonne de petites boutiques qui n'attendent que nous. Un petite visite pour y trouver ce dont on a besoin, de la manière la plus éco-responsable et frugale qui soit.

Maintenant, pour finir et explorer un peu plus loin encore, dans la quête initiale pour trouver la réponse adéquate et déterminer s'il est préférable d'acheter ledit article neuf ou usagé, on aurait peut-être plutôt dû se poser la bonne question en premier lieu : cet article vaut-il même la peine d'intégrer notre foyer ? Une autre question à relever, un autre grain de sel à partager…

Catégories Durabilité

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