Prendre le virage vert

Publié par islandstocottages le

Bamboo straws and white plastic straws are gathered together in a glass.

Les tenants et les aboutissants de la durabilité : ce que j'aurais aimé savoir quand j'ai entrepris mon propre virage vert.

Le changement commence avec nous.

Alors voilà. Il faut bien y faire face, on a écouté les nouvelles, lu les rapports. Il est maintenant on ne peut plus clair que quelque chose doit être fait pour redonner à notre planète sa joie de vivre. On a réalisé que nos actions, aussi humbles soient-elles, ont le pouvoir de transformer une goutte d'eau en une vague puissante. Et oui, on sait que le changement commence avec chacun d'entre nous.

Ainsi, motivés pour amorcer le virage vert, on décide d'apporter quelques petites améliorations dans notre vie quotidienne. Mais, prêts à se bâtir un avenir plus durable, certains d'entre nous se trouvent confrontés à une réalité simple : on sait ce qui doit être fait et on sait pourquoi on doit le faire. Mais quelle est la meilleure façon de commencer ? Comment entamer le fameux virage vert, NOTRE virage vert ? Doit-on tout simplement reprendre à zéro ? Jeter notre réserve de pailles en plastique, par exemple, pour les remplacer par un nouveau jeu de pailles en bambou réutilisables ? Eh bien… Pas forcément. Prendre le virage vert est un état d'esprit et un processus plutôt qu'une décision hâtive. Adopter un mode de vie plus durable demande du temps ainsi que la prise en compte de divers facteurs.

Comprendre l'aboutissement d'un périple de masse.

Dans Regard sur nos biens matériels : aboutissement d'un périple de masse, on explore ce qui se cache derrière l'acquisition des objets communs de notre quotidien. On examine pourquoi il est important d'avoir une perspective globale sur les choses qui nous entourent plutôt que de simplement considérer l'aspect matériel de ce que nous tenons entre les mains.

Revenons-en aux pailles en plastique qui ne sont plus les bienvenues dans notre cuisine. À moins que leurs homologues en bambou ne puissent être achetées ici même et fabriquées à la main à partir de ressources de notre région (ce qui est peu probable pour nous, Néo-Écossais, étant donné leur nature exotique), le simple fait de commander de nouvelles pailles pour remplacer les nôtres engendrerait une empreinte carbone supplémentaire inutile, un point négatif de taille qui aurait du mal à l'emporter sur les avantages de se débarrasser du plastique.

Pensons-y un peu. Le bambou utilisé a-t-il été cultivé de manière durable ? Les déchets du produit brut ont-ils été correctement traités ? Comment la matière première a-t-elle été transportée vers l'usine de fabrication ? Quelle a été l'empreinte carbone générée tout au long du processus ? Quelle quantité d'énergie a été utilisée pour transformer le bambou en produit fini ? Quelle quantité de déchets a été générée à l'usine ? Par quelles méthodes ces déchets ont-ils été traités ? Comment le produit fini a-t-il été conditionné ? Les matériaux d'emballage et les déchets associés étaient-ils respectueux de l'environnement ? Par quels moyens les pailles ont-elles été expédiées ? Quelle a été leur empreinte écologique ?

Le fait est que nous avons déjà nos pailles jetables sous la main. Elles sont là et ne nécessitent pas de consommation d'énergie supplémentaire ni la production de déchets additionnels pour pouvoir remplir correctement leur fonction. Dans ces circonstances, le mieux resterait encore de continuer à les utiliser jusqu'à ce qu'elles ne puissent plus l'être. Et puis de les recycler à l'usine de traitement locale.

Autres alternatives.

Mais si l'idée même d'utiliser du plastique nous fait grincer des dents maintenant qu'on a amorcé notre virage vert et qu'on est sérieusement déterminés à adopter un mode de vie plus écologique, on peut décider, par exemple, de donner ces pailles à un magasin d'occasion, si elles en valent la peine. Une boîte scellée de pailles attrayantes peut certainement rendre heureux quelqu'un d'autre qui cherche à marquer une occasion spéciale. Et du point de vue de l'acheteur, les acquérir sur le marché d'occasion serait certainement une bien meilleure alternative - écologiquement parlant - que de les acheter neuves dans un grand magasin, tel qu'abordé dans Acheter neuf ou usagé.

On peut également décider de réinventer nos pailles dans un tout autre contexte pour prolonger leur durée de vie. S'en servir comme compte-gouttes, ou pour faire des perforations dans des projets artisanaux par exemple. Les rendre un peu plus utiles, un peu plus longtemps. Ou bien contrecarrer leur nature peu écologique. Mais dans ce cas, si l'on décide de les intégrer à d'autres éléments, il faut bien garder en tête que de modifier les objets de tous les jours dans une tentative de « surcyclage » peut malheureusement avoir l'effet inverse de l'idée de départ, pourtant bien intentionnée. Le mélange des matières, par exemple, peut être difficile à gérer une fois l'article envoyé au rebus. Le produit final peut donc ne plus pouvoir être correctement recyclé à la fin de sa vie utile et, par conséquent, cela pourrait éventuellement empirer le problème plutôt que de le solutionner.

Finalement, on peut tout simplement envoyer lesdites pailles directement au bac de recyclage en sachant que, non seulement elles ont nécessité une quantité d'énergie phénoménale pour arriver à notre porte, mais elles auront besoin d'autant plus de ressources pour être traitées adéquatement dans nos installations de recyclage locales. Et tout cela, en vain. Alors, concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ?

Changer notre perspective.

Eh bien, Rome ne s'est pas faite en un jour et prendre notre virage vert ne se fera pas forcément non plus en un clin d'oeil. Lorsque qu'on entame notre virage vert, chaque décision prise a un impact d'une façon ou d'une autre. Peu importe notre choix. C'est à nous de peser le pour et le contre dépendamment de chaque situation.

En fin de compte, il est vrai que ces pailles en plastique devraient quitter notre cuisine. Et cela devrait nous servir d'exemple et influencer nos choix ultérieurs en ce qui concerne ce que nous décidons de rapporter à la maison lorsque vient le temps de remplacer un article. L'acquisition d'un substitut devrait toujours suivre le même processus de poser un regard sur les ressources utilisées pour que l'article nous parvienne. Et de prendre en considération les impacts que l'article aura une fois sa vie utile terminée.

Quand on a besoin d'acheter quelque chose de nouveau, il est bon de commencer par magasiner sur le marché de proximité en sélectionnant des produits fabriqués sur place et/ou d'origine locale. Il existe une grande variété de commerces offrant un bel éventail d'options durables ici même, dans notre province. Il est important de chercher des articles de qualité, qui dureront longtemps avant de devenir inutilisables. Évaluer le potentiel de réparationdevrait également faire partie de nos priorités. Réparer ce que nous avons déjà sous la main est généralement la solution la plus écologique pour prolonger la durée de vie utile de nos biens en ne générant qu'une empreinte carbone minimale.

On s'informe et on se construit un solide réseau d'achalandage pour trouver de bons fournisseurs locaux. Il n'est pas rare de trouver des fabricants de proximité qui offrent un programme d'échange où l'article obsolète sera repris et remplacé par un nouveau. Certains artisans ont la capacité de recycler leurs propres produits pour les transformer en pièces nouvelles. C'est parfait ! Boucler la boucle sans générer de gaspillage, on a tout à y gagner.

Pleine conscience.

Et puis on se souvient que changer nos habitudes de vie et de consommation referme d'abord et avant tout une composante véritablement humaine. Et il est primordial de s'efforcer de ne pas juger celles et ceux qui ne sont pas prêts à franchir le pas. Tout vient en son temps, et si certains changements ne semblent pas destinés à se produire, eh bien, ils ne se produiront pas. C'est tout. L'acceptation est fondamentale tout au long de ce périple et il ne faut pas perdre de vue le fait que nous ne sommes pas tous égaux face aux changements.

On a tous nos priorités. Et ce qui compte pour nous peut ne pas être pertinent pour une autre personne. L'essentiel est de prendre conscience des défis qui affectent la santé de notre planète et de comprendre ce qu'on peut faire, même à petite échelle, pour l'améliorer.

Patience et acceptation.

Enfin, comme tout changement qu'on désire introduire dans la vie, nos choix écologiques doivent être réalistes. Entrer dans le virage vert doit avoir du bon sens. Si on insiste trop pour forcer quelque chose contre nature (jeu de mots mis à part) dans notre routine bien huilée, l'intégration est vouée à l'échec. Si on prévoit bannir le papier hygiénique au profit de sa version réutilisable en tissu, alors qu'on n'a jamais été capable de manipuler les couches lavables lorsque nos enfants n'étaient que des bambins, eh bien, cela ne fonctionnera probablement pas pour nous à long terme. Et là encore, c'est correct.

L'état de santé de notre planète sera-t-il aggravé parce que notre foyer utilise encore des cotons démaquillants à usage uniques ? Rappelez-vous quand même que tout est relatif : on en est toujours à se battre pour que les industries cessent de déverser leurs déchets toxiques dans nos précieuses eaux, d'un océan à l'autre, et cela a un impact écologique pas mal plus conséquent que notre humble décision concernant nos choix d'articles d'hygiène personnelle… Mais notre planète se portera-t-elle mieux si on introduit une nouvelle habitude écologique dans notre routine ? Absolument ! Alors on se donne la chance de faire une différence, et en route vers la durabilité !

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