De la goutte d'eau à la vague
Virage vert : passer de la goutte d'eau à la vague puissante
Dans notre quête vers un mode de vie plus éco-responsable, comment le fait de se mettre au vert et assister à la transformation de la goutte d'eau en vague puissante transcende un simple acte de bonne volonté en une force puissante prête à changer le monde.
Passer à l'action.
En arrière-plan, une bande-son familière. Les médias s'affairent sans relâche à nous faire prendre conscience que nos habitudes quotidiennes affectent la santé de notre planète. On commence à glaner quelques informations ici et là. Essayer de mieux comprendre pourquoi on devrait, nous aussi, embarquer vers la durabilité et par où commencer. Pour l'instant rien de bien sérieux, juste quelques questionnements et tâtonnements.
Un désir latent peut-être d'accomplir quelque chose de nouveau, quelque chose d'important. Quelque chose de significatif. Somme toute, ça semble être le moment idéal pour entamer notre virage vert, pourquoi pas ? Bien sûr, nous aussi on peut le faire ! Mais… soyons réalistes. Comment notre propre implication individuelle aura-t-elle un impact sur le bien-être de notre planète ?
La force du nombre.
Après tout, ce n'est qu'un acte isolé. Comment notre décision personnelle d'échanger les serviettes en papier jetables contre du linge de table réutilisable, par exemple, va-t-elle de façon rationnelle changer quoi que ce soit à l'échelle mondiale ? Eh bien, ce geste va faire une différence, garanti. Comme vous allez le réaliser au cours de votre propre parcours, chacun de nos choix en tant qu'individus a une incidence. On a tous le pouvoir d'initier le changement et de transformer une goutte d'eau en vague puissante.
Voyons voir… C'est jour de lessive, samedi après-midi. Il pleut. Pas la journée idéale pour étendre le linge dehors. On transfère donc les vêtements secs dans le panier pour trouver, une fois de plus, un mouchoir en papier tout emmêlé entre les bras d'un chandail et notre couverture de pique-nique préférée. Avec un mécontentement certain, on retire l'objet de notre déconvenue. On réalise alors que c'est la goutte qui fait déborder le vase. Là, ça va faire. C'est assez.
Si un article en papier, jetable, peut passer au travers de tout un cycle de lavage, puis de séchage, pour en ressortir intact, comment peut-on s'attendre à ce qu'il se décompose complètement une fois mis au rebut ? Oui, bien sûr, ce n'est qu'un seul mouchoir. Mais combien est-ce qu'on en a utilisé cette semaine ? Ce mois-ci, au fil des ans ? En moyenne un par jour j'imagine ? Combien ont été utilisés toutes ces années par nos voisins ? Dans la communauté ? Dans toute la province ? Au pays ? Dans le monde entier ???
Se mettre au vert : notre petite goutte d'eau.
Maintenant, on ne peut tout simplement pas se permettre d'ignorer le fait qu'un élément aussi rudimentaire de notre quotidien contribue en fait activement - humblement mais néanmoins considérablement - au problème global auquel notre planète est confrontée en matière de gestion des déchets et d'empreinte écologique.
On décide donc de commencer à apporter quelques changements dans notre quotidien. Pour faire notre part, oui, mais aussi pour promouvoir un environnement plus sain. Dans ce cas-ci, on se demande si on pourrait remplacer nos mouchoirs jetables de tous les jours par leur homologue lavable. Un bon vieux mouchoir en tissu comme grand-papa en gardait toujours dans sa poche. Et pourquoi pas ?
Il serait parfaitement raisonnable de le faire pour accommoder l'éternelle « goutte au nez ». Lors de nos promenades quotidiennes dans le quartier par des journées fraîches, par exemple. Ou pendant une petite virée sur la côte pour prendre un bon bol d'air marin. En excursion en forêt ou juste pour essuyer discrètement une petite larme en écoutant la dernière chanson d'Adèle. Néanmoins, on décide de continuer à utiliser les mouchoirs jetables en cas de rhume ou autre indisposition plus sérieuse. Du gros bon sens, tout simplement… En fin de compte, une solution judicieuse et accessible à un problème de taille vient d'être trouvée. Remplacer le jetable par du réutilisable. Facile !
Enthousiasme dilué.
Revigorés et pleins d'enthousiasme pour une avenir meilleur, notre petite bulle éclate soudain alors qu'une pitoyable réalité nous rattrape bien vite. Au niveau global, notre action semble vraiment insignifiante ! Comment peut-on penser passer de la goutte d'eau à l'océan dans le cas présent ? Quel changement cela apporterait-il dans le concept de la durabilité au sens large… L'utilisation quotidienne de mouchoirs réutilisables par une seule personne sur une population mondiale de, quoi, tout juste 8 milliards ? Négligeable…
Mais une faible lueur émerge soudain et se fraye un chemin au fond de notre esprit. On commence à réfléchir un peu… On remet les choses en perspective. On se projette sur la carte, là où l'on vit. Icône représentative, un mouchoir en papier dans une main et un mouchoir en tissu dans l'autre. Essayant de prendre une décision et de jauger les effets de notre choix. Et puis on imagine les autres. Tous les autres.
Et si, à ce moment précis, une autre personne dans notre communauté passait par le même raisonnement que nous ? Et si c'était 10 personnes dans toute la municipalité qui y avaient pensé au cours du week-end ? Après tout, on est quand même plus de 200 communautés dans la région. Donc 10 icônes symboliques se dressant sur la carte de la Municipalité régionale d'Halifax questionnant l'importance de leur geste écologique…
Et si, disons, 100 personnes dans toute la province avaient exploré ce même sujet cette semaine, encore une estimation modeste compte tenu de notre population néo-écossaise d'un peu plus d'un million d'habitants. Donc, ce n'est plus seulement l'utilisation de mouchoirs jetables par une seule personne qu'on doit prendre en compte. On peut raisonnablement supposer que toute décision que l'on prend pour aider l'environnement aura en fait un impact 100 fois plus puissant que notre seule action. Grosso modo, un taux de 0,01 % de notre population prenant la même décision que nous cette semaine. Une estimation modérée et relativement réaliste.
Et supposant que chacun de nous utilise en moyenne un mouchoir par jour, cela signifie que notre décision collective se traduirait alors par 36 500 mouchoirs jetés cette année pour aller alimenter nos dépotoirs, avec près de 400 boîtes vides allant elles au bac de recyclage. Ou non. Selon la décision que nous avons prise.
La volonté de faire des vagues.
Et c'est ainsi que notre petite goutte d'eau s'est soudain transformée en vague puissante. Aucune action n'est trop insignifiante pour avoir un impact positif, puisque, eh bien si on abandonne, ce sont 100 autres personnes pourtant bien intentionnées qui pourraient elles aussi laisser tomber. Manquant ainsi la chance d'avoir un effet bénéfique considérable sur notre environnement, de transformer une goutte d'eau en vague puissante, au sein de notre communauté bien sûr, mais au niveau global également.
Le fait est qu'en commençant à agir dès aujourd'hui et en introduisant des habitudes plus vertes dans nos vies, une à la fois, on aura une incidence. Qu'on puisse le voir au niveau local, national ou international. Qu'on puisse voir les résultats demain ou dans un décennie. De notre vivant ou de celui de nos enfants. C'est à nous tous de commencer à se mettre au vert et de transformer cette petite goutte d'eau en vague.
La durabilité commence avec nous, ici et maintenant. Et cela ne doit pas être un fardeau non plus. Comme abordé dans Premiers pas vers la durabilité, les améliorations peuvent – et devraient – être faites simplement. De façon informelle et surtout agréable afin de réussir et de s'intégrer avec succès.
Alors initiez le changement. L'objectif, la destination visée, en vaut tellement la peine. Et pensez à apprécier pleinement le parcours une fois pris votre virage vert. Car comme on le dit si bien, le plaisir se trouve vraiment tout au long du chemin !